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Interviews

Korka Diaw

Meet the president of a farmer's network in Senegal, who empowers women and builds climate resilience through agriculture Senegal.

29 April 2021

Korka Diaw

President of REFAN

Empowering women and building climate resilience through agriculture

English version:

Could you please introduce yourself?

I am Mrs. Korka Diaw, I am part of the Malayora Gueye agricultural cooperative and at the same time I am President of REFAN, the Network of Women Farmers of North Senegal. Our objective is to contribute to the empowerment of women and to fight poverty and build resilience through agriculture. I am the President of the network at the national level, and we have province offices in St. Louis, Diagana, Podor, Matam, Bakel, and more.

Can you present your activity as a farmer?

My main activity is agriculture. This accounts for 70 percent of my work. We work on the rice value chain, from start to end. We start with the production, then harvesting, processing and marketing.

In our cooperative, we cultivate 150 ha of rice and 20 ha for market gardening. At national level, REFAN covers 2042 ha of land because we are many cooperatives and each member has a certain number of ha. 

What are the challenges today for women farmers in Senegal?

Agriculture represents a risk but with God's help, over the years, people have realised that it is climate change that disrupts our work. The cultivation calendar was disrupted and we had to change for seeds adapted to the new climate. Before, we did not understand what was happening with our land and how to adapt.

Thanks to the support of partners such as UN Women, we learned about climate change and seed selection, among other things. This allowed us to have a better understanding of climate change phenomena and to put in place appropriate techniques.

 We had problems with rats and birds during last season, which negatively affected our yields. We also had problems with access to finance. The banks did not finance us, and we could not invest on the land, but now we are able to do so because we had the support of UN Women with the BNP Paribas partnership.

Why is sustainable agriculture and climate-smart agriculture important?

If you want to do sustainable agriculture, but you don't have seeds adapted to climate change, it will not be possible. If you don't have land, and you borrow or rent your land, your agriculture will not be sustainable. If you don't have financing to buy the right agricultural inputs for a good harvest, you won't have a good yield. You also have to understand the effects of climate change.

Understanding climate change has drastically changed the way we work the land. Before, there were changes in crops that we didn't understand. In periods where there used to be large harvests, we ended up with small harvests of only 4-5 tons/ha, and in periods where there used to be small harvests, like the winter period, we ended up with larger harvests of 7-8 tons/ha.

Now that we understand these changes and what causes them, we work more during the off-season, because we know that this is the best season for better results and better harvests.  We are happy because we got all this with UN Women.

Has COVID-19 pandemic had an impact on REFAN women?

The pandemic took us by surprise. Its arrival stopped part of our activities.

Last year, the Government put some restrictions in place that prevented movement of people. At a certain hour, we could no longer move around. We couldn't go to the fields. Usually, we work in the fields at night, but from 6:00 p.m. people had to go back home because of the restrictions.

We had to stop regularly going to the fields. People who help us in the fields and live in other areas had to go home earlier and could not stay as late. This had a negative effect on our work. Some cooperatives were not able to do any processing because of COVID-19.

How did you adapt?

We learned to adapt because we had no choice. We had to stock up and learn to protect ourselves. Now, we go to the field with masks, we are careful about contact with people. We wash our hands often. We are more aware. We each carry our own food and water so as not to make the situation worse. We had to adapt because we couldn't stay with our hands crossed without working.

Ms. Diaw, what do you think we can do in the world to protect our planet?

One of the best ways to protect the land is through water drainage. We can't just use water any old way and waste it. It is important to know how to use the land, in order not to have a negative impact on the environment and the ecosystem in general. We must protect the environment in such a way it remains clean, without waste or garbage. We have been entrusted with the land, so it is important that we take care of it.

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Français :

Pouvez-vous vous présenter?

Je suis Madame Korka Diaw je fais partie de la coopérative agricole Malayora Gueye et en même temps je suis Présidente du REFAN, le Réseau des femmes agricultrices du Nord du Sénégal. Notre objectif est de contribuer à l’autonomisation des femmes et de lutter contre la pauvreté grâce à l’agriculture. Je suis la Présidente du réseau au niveau national, et nous avons des bureaux départementaux à Saint-Louis, Diagana, Podor, Matam, Bakel en autres.

Pouvez-vous présenter votre activité en tant qu’agricultrice?

Mon activité principale est l’agriculture. Cette dernière compte pour 70% de mes activités.  On travaille sur la chaîne de valeur du riz. On s’occupe de la production comme de la récolte du riz, la transformation et la commercialisation.

Dans notre coopérative, on cultive 150 ha sur le riz et 20 ha pour le maraichage. En tant que REFAN National, nous bénéficions de 2042 ha de terres, car nous sommes plusieurs coopératives et chacune des membres a un certain nombre d’ha. 

Quels sont les défis aujourd’hui pour les agricultrices au Sénégal?

L’agriculture représente un risque, mais avec l’aide de Dieu, à travers les années, les gens se sont rendu compte que c’est le changement climatique qui perturbe notre travail. Le calendrier cultural a été bouleversé et nous avons dû changer pour de nouvelles semences appropriées. Auparavant, nous ne comprenions pas ce qui se passait avec nos terres ni comment nous adapter.

Grâce à l’appui de partenaires comme ONU Femmes, on s’est formées sur le changement climatique et la sélection des semences, entre autres. Ce qui nous a permis d’avoir une plus grande compréhension des phénomènes du changement climatique et mettre en place des techniques appropriées. 

On a eu des problèmes de rats et d’oiseaux durant la dernière campagne, ce qui a négativement affecte nos rendements.  On avait aussi des problèmes liés à l’accès aux finances. Les banques ne nous finançaient pas, et nous ne pouvions pas investir sur les terres, mais maintenant nous sommes aptes à le faire, car nous avons eu l’appui d’ONU Femmes avec le partenariat BNP Paribas.

Pourquoi est-ce que l’agriculture durable et l’agriculture face au climat sont importantes ?

Si tu veux faire de l’agriculture durable, mais que tu n’as pas de semences adaptées, au changement climatique, cela ne va pas être possible. Si tu n’as pas de terre, et que tu empruntes ou tu loues ta terre, ton agriculture ne sera pas durable. Si tu n’as pas de financement pour des intrants adaptés à une bonne récolte, tu n’auras pas un bon rendement. Il faut aussi comprendre les effets du changement climatique.

La compréhension du changement climatique a changé drastiquement la façon dont nous travaillons la terre. Avant, il y avait des changements dans les récoltes, qu’on ne comprenait pas. Durant les périodes où il y avait d’habitude de grandes récoltes, nous nous sommes retrouvées du jour au lendemain avec des petites récoltes de seulement 4- 5 tonnes/ha, et durant les périodes où il y avait auparavant des petites récoltes, comme la période hivernale, nous nous sommes retrouvées avec de plus grandes récoltes 7-8 tonnes/ha.

 Maintenant que l’on comprend ces changements et ce qui les affecte, nous travaillons plus durant la période de contre-saison, car nous savons que c’est la meilleure saison pour de meilleurs résultats et de meilleures récoltes.  Nous sommes contentes, car avec ONU Femmes nous avons reçu tout ça.

Est-ce que la pandémie de COVID-19 a eu un impact sur les femmes du REFAN?

La pandémie nous a pris de court. Son arrivée a arrêté certaines de nos activités.

L’année dernière, il y a eu des restrictions mises en place par le gouvernement qui empêchaient les mouvements de personnes. A une certaine heure, on ne pouvait plus se déplacer. On ne pouvait plus aller aux champs. Habituellement, on est dans les champs durant la nuit, mais à partir de 18h les gens devaient rentrer à cause des restrictions.

On a dû arrêter les visites régulières dans les champs. Les personnes qui nous aident au champ et qui viennent d’autres régions devaient rentrer plus tôt et ne pouvaient plus rester aussi tard. Cela a eu un effet négatif sur notre travail. Certaines coopératives n’ont pas pu faire de transformation de leur récolte à cause de la COVID-19.

Comment vous êtes-vous adaptées?

On a appris à s’adapter, car on n’avait pas le choix. On a dû faire des provisions et apprendre à nous protéger. Maintenant, on part au champ avec des masques, on fait attention au contact avec les gens. On se lave souvent les mains. On est plus consciente. On emporte chacune notre propre nourriture et eau pour ne pas aggraver la situation. On a dû s’adapter, car on ne pouvait pas rester les mains croisées sans travailler.

Madame Diaw, que pensez-vous que nous pouvons faire dans le monde pour protéger la planète?

Une des meilleures façons de protéger la terre, c’est par le système de drainage. On ne peut pas utiliser l’eau n’importe comment et la gaspiller. Il est important de savoir comment utiliser la terre, afin de ne pas avoir un impact négatif sur l’environnement et l’écosystème en général. Il faut protéger l’environnement de telle sorte à ce que ça reste propre sans déchet ni saleté. On nous a confié la terre, il est donc important qu’on s’en occupe.


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